L’Achoura se distingue comme une commémoration fondamentale au sein de l’islam, tombant le dixième jour de Mouharram, le premier mois du calendrier islamique. Ce jour fait écho dans l’ensemble des quatre mois sacrés de cette religion1. Son essence diffère entre les sectes: chez les sunnites, elle marque la délivrance des Israélites par le prophète Moussa. Pour les chiites, toutefois, Achoura est teintée de douleur, honorant le souvenir douloureux du martyr de l’Imam Hussein2
Les musulmans sunnites observent le jeûne durant l’Achoura pour laver les péchés de l’année antérieure2. Ils ont l’option de jeûner le 9, 10, et 11 du mois de Mouharram. Certains suivent une vieille tradition, jeûnant le 9 et 10 ou le 10 et 111. En 2024, l’Achoura sera célébrée les 15 et 16 juillet. Ces jours sont souvent marqués par des gestes de bienfaisance et de zakat al-maal, jeûnant pour purifier les fautes passées comme enseigné par le Prophète Mohammed3.
Origine et Signification du Jour de l’Achoura
Marquant le dixième jour de Mouharram, l’Achoura est pivotale dans l’histoire islamique4. Ce jour transcende la pratique du jeûne. Il incarne un moment de méditation profonde, marquant la reconnaissance des faveurs divines.
L’étymologie du mot « Achoura »
Issu de l’arabe ʿašūrāʾ, « Achoura » provient de ʿašara, signifiant « dix »4. Cette origine met en lumière la célébration du dixième jour de Mouharram. Avant l’islam, le jeûne d’Achoura était déjà observé par les Quraysh, héritant probablement de traditions antérieures4.
Les bases historiques de l’Achoura
Historiquement, l’Achoura revêt différentes interprétations selon les sectes islamiques. Pour les sunnites, elle commémore le salut de Moussa et des Israélites par Allah, loin de l’oppression pharaonique5. Les chiites, en contraste, observent un jour de deuil, remémorant le martyre de l’Imam Hussein à Kerbala en 680, un pivot de leur schisme d’avec les sunnites6.
La pratique du jeûne d’Achoura a évolué. D’abord obligatoire, elle est devenue une recommandation après l’établissement du jeûne de Ramadan. Elle sert à l’expitation des fautes de l’année antérieure4. C’est aussi un jour où se consolide la foi des croyants, rappelant la générosité sans fin d’Allah envers ceux qui lui sont dévoués5.
Ainsi, l’Achoura est ancrée dans l’histoire islamique, liée aux épreuves et miracles ayant marqué ses prophètes et dirigeants6. Par la commémoration ou le jeûne, elle représente pour chaque musulman un instant de réflexion et de spiritualité accrue.
Achoura dans le Sunnisme
Dans le sunnisme, Achoura est célébrée avec respect et tradition. Le 10e jour du mois de Moharram, les musulmans se souviennent d’événements marquants de l’histoire islamique. Parmi ceux-ci, la victoire du prophète Moussa est particulièrement commémorée.
Commémoration de la victoire de Moussa
La journée d’Achoura dans les traditions sunnites honore la libération des Israélites de l’oppression pharaonique. Cette libération fut rendue possible par l’action divine à travers le prophète Moussa. Les musulmans sunnites jeûnent pour commémorer cette victoire. Ils jeûnent aussi en signe de gratitude envers Dieu, une pratique qui, selon les écrits, purifie les péchés de l’année écoulée7.
Ce temps de jeûne et de recueillement permet de renouer avec le passé. Il nous fait revivre la libération des Israélites et honore notre héritage.
Pratiques et rituels recommandés
Il est préconisé de jeûner le 9e et le 10e jour de Moharram, et éventuellement le 11e. Cela nous différencie du jeûne juif qui se limite au jour d’Achoura seulement7. Le prophète Mohammed a encouragé ces jours de jeûne afin de renforcer notre foi et notre identité selon les traditions sunnites.
Des prières spécifiques et des repas partagés renforcent souvent la fraternité entre croyants après le jeûne.
La manière dont les sunnites commémorent Achoura diffère de celle des chiites8. Ces différences soulignent la diversité de notre patrimoine islamique.
Le silence des institutions sunnites sur des événements comme Karbala vise à éviter de rallumer d’anciennes discordes9. Cette réserve illustre la complexité de nos traditions religieuses.
Achoura selon le Chiisme
Pour les chiites, Achoura est un moment clé en raison du souvenir du martyr d’Hussein, le petit-fils du prophète Mohammed. La bataille de Karbala, survenue en 680, est un pilier historique dans l’islam. Elle symbolise la résistance face à l’oppression810.
Le martyre d’Hussein et la bataille de Karbala
Lors de ce conflit majeur, l’imam Hussein et 72 fidèles ont trouvé la mort8. Le dixième jour de Moharram, nommé Achoura, commémore ces actes héroïques810. Ces moments sont honorés par des processions et des veillées husseinites10.
Pratiques de deuil et auto-flagellation
Afin de pleurer la perte de l’imam Hussein, les chiites adoptent des pratiques de deuil spécifiques. Parmi celles-ci, l’auto-flagellation ou tatbir, exprime le chagrin lié à la souffrance d’Hussein et de ses proches. Les commémorations se poursuivent sur quarante jours, aboutissant à l’Arbaïn, fin de deuil8. Chaque année, le tombeau d’Hussein à Karbala attire des millions de fidèles8.
Le Jeûne et son Importance le Jour de l’Achoura
Le jeûne d’Achoura détient une profondeur historique et spirituelle pour les musulmans. Il se pratique le dixième jour de Mouharram, un mois vénéré6. En le jeûnant, les musulmans honorent la tradition instaurée par Moïse (Moussa)6. Le Prophète Muhammad soulignait sa valeur, le classant juste après le Ramadan11. Achoura sera marqué le 16 juillet 2024, commençant à la tombée de la nuit du 15 juillet12.
Explication du jeûne selon la Sunna
Selon le Prophète, jeûner à Achoura permet de purger les fautes de l’année écoulée11. Il encourageait à ne pas se limiter au 10ème jour de Mouharram. Ajouter le 9ème ou le 11ème jour distinguait les musulmans des autres croyances11. Cette coutume offre une rédemption pour les péchés mineurs et renforce la connexion à Allah12. C’est aussi un moment pour réfléchir et s’améliorer, en harmonie avec des traditions salutaires.
Les différents niveaux de rigueur du jeûne
Ibn Qayim Al Djawziya identifie trois degrés de rigueur dans le jeûne d’Achoura. La base étant de jeûner le 10ème jour seul6. Pour plus de piété, on peut y ajouter le 9ème jour. Ou, pour un engagement maximal, jeûner les 9ème, 10ème, et 11ème jours6. Ces pratiques amplifient la piété et l’engagement des fidèles. Le jeûne incarne aussi une voie vers le pardon des péchés et la réalisation d’actes charitables, comme la Zakat al-maal6. Ainsi, le jeûne d’Achoura est un pilier de dévotion et d’enrichissement spirituel, aidant les croyants à renforcer leur foi et à purifier leur âme11.